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CDOS 93
 
LA NEWS #5
 
Octobre 2023
Le mot du Président
Retour de flamme

Cette rentrée est inévitablement celle d’un certain emballement plus ou moins contrôlé. A moins de douze mois des JOP de Paris 2024, l’euphorie gagne du terrain, l’inquiétude aussi, à tout le moins, le doute. Plus importante que la tenue des objectifs chiffrés en matière de podiums, c’est bien la question de l’après, disons le mot, de l’héritage, qui préoccupe. Que restera-t-il de l’amour de la Patrie pour ses Jeux ? Surtout, cette flamme partagée survivra-t-elle à la tombée du rideau ?
Et pourtant, les Jeux, en terme d’infrastructures pour l’Île-de-France, en général, et pour la Seine-Saint-Denis, en particulier, ne doivent en aucun cas être une finalité mais, au contraire, une amorce, le début d’une reconquête territoriale pour y implanter les équipements dont le Département et, par récurrence, les acteurs du sport séquano-dionysien manquent cruellement. Le défi est clair : continuer de voir les différents protagonistes - collectivités locales, ministère, Agence nationale du sport, fédérations, comités et clubs - jouer l’union sacrée pour affecter de concert leurs volontés, leurs énergies et leurs subsides à l’avènement de lieux de pratique qui s’inscrivent dans l’ère du temps, c’est-à-dire conçus sous le triple sceau de l’accessibilité pour tous, de la modularité et d’un urbanisme évolutif. Un défi digne de la plus belle des médailles d’or. 

Philippe Sturm, Président du CDOS 93
 
     Paris 2024 et au-delà, les équipements attendus au tournant    

Dans un article intitulé « Aménagements sportifs - Les jeux restent à faire », paru dans Revue Projet, média du Centre de recherche et d'action sociales (Ceras), Martin Citarella, conseiller technique en charge de l’aménagement du territoire au Cdos 93, rappelle que s’il y aura un avant et un après les Jeux, en Seine-Saint-Denis, ce rendez-vous ne résoudra pas toutes les carences du territoire en matière d’infrastructures sportives, lesquelles sont des éléments structurants d’urbanité.

Comme l’explique, en préambule, l’auteur, « la notion d’héritage a occupé une place conséquente dans la dynamique de candidature et d’organisation. Les concepteurs de Paris 2024 doivent désormais démontrer au CIO comme à l’opinion publique que les Jeux seront profitables au territoire qui les accueillera et qu’ils ne créeront pas d’infrastructures inutiles et insoutenables à long terme. » Avec une option fondatrice : « L’aménagement des Jeux de 2024 apparaît, comparé à de précédentes éditions, plutôt économe en grandes infrastructures et s’appuie sur bon nombre d’installations existantes ou provisoires. » Par exemple, le Centre aquatique olympique de Saint-Denis et l’Arena de la Porte de La Chapelle figurent parmi les seules infrastructures sportives de compétition intégralement nouvelles.

« Des coopérations positives entre institutions et mouvement sportif »

« En Seine-Saint-Denis, la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), le Conseil départemental, les comités départementaux sportifs, les villes et plusieurs collectivités s’impliquent pour réaliser le village des athlètes et le village des médias (destinés à être reconvertis en quartiers d’habitation) mais aussi à construire ou rénover des équipements sportifs qui serviront notamment à l’entraînement des athlètes pendant les Jeux et devraient bénéficier à la population locale et au mouvement sportif de la ville dès 2025 ». Parmi ces installations, on trouve le Pôle de référence inclusif et sportif métropolitain (Prisme) de Bobigny, premier équipement intégralement conçu selon les principes de l’accessibilité universelle, prenant en compte tous les types de handicap.
Plus largement, les Jeux ont amorcé un élan partagé, pointe Martin Citarella : « Il est également indéniable que des dynamiques de coopération positives entre institutions et mouvement sportif mais aussi à l’intérieur même du mouvement sportif ont été initiées ou renforcées par la perspective des Jeux. » Illustration du propos avec le fait que le Comité départemental olympique et sportif de Seine-Saint-Denis (Cdos 93) et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis portent conjointement l’opération 24 sites pour 2024, laquelle consiste en l’installation périodique de villages sportifs éphémères sur les places des villes du Département. A la clef, note le membre du Cdos, « une interconnaissance et une interopérabilité inédites entre les institutions publiques, les comités départementaux sportifs et les villes ». Tandis qu’au sein du Cdos 93, cette action est « perçue comme une très bonne base pour poursuivre des actions et des coopérations au-delà de 2024 ».
Une dynamique positive, en somme, mais un nouvel élan est nécessaire car, insiste Martin Citarella, « les problématiques touchant au sport ne seront pas toutes résolues grâce aux Jeux. La carence d’équipements sportifs demeurera élevée. » A cet égard, il convient de redire que le département compte 16 équipements sportifs pour 10 000 habitants contre 23 pour l’Île-de-France et 47 pour la France. Bien que le ratio soit strictement quantitatif, il demeure significatif et souligne l’importance de mesures ambitieuses, au-delà des Jeux.

« Un contexte où la multi-modalité est mise à l’honneur »

La donne est claire : « Les Jeux n’ont pas pour objectif de résoudre structurellement la question de la carence en équipements dans toute la Seine-Saint-Denis. Un tel but (…) ne peut être atteint que par un engagement très fort de l’ensemble des acteurs de l’aménagement du territoire et de la société. (…) La réponse doit être articulée et pluridisciplinaire, à commencer par ses aspects juridiques. » En effet, en la matière, les dispositions permettant de compenser les destructions d’équipements sportifs sont l’exception. De même, les institutions sportives sont-elles insuffisamment consultées lors de l’élaboration des schémas de cohérence territoriale et des plans locaux d’urbanisme.
In concreto, décrypte le conseiller technique du Cdos 93, « les principaux freins au développement des installations sportives sont la pression foncière et le manque de ressources dont souffrent les collectivités qui en sont, de loin, les premières constructrices et gestionnaires ». C’est pourquoi, pour solder ce hiatus, « après 2024, il serait souhaitable (…) de renforcer le soutien financier à la création d’installations structurantes dans le cadre de schémas d’aménagements sportifs capables de dessiner une ville où, en toutes circonstances, les activités physiques et sportives sont favorisées ».
Autre piste, dans un autre registre mais toute aussi complémentaire : envisager des infrastructures dont la conception soit dans l’air du temps : « Dans un contexte où la multi-modalité est mise à l’honneur, un gymnase, une salle spécialisée ou un stade, s’ils sont configurés à dessein, peuvent accueillir des éléments complémentaires. Bâtir un gymnase, c’est aussi, potentiellement, bâtir un centre de santé, une bibliothèque ou une maison des associations. Il n’y a pas d’incompatibilité (…) avec l’essor des tiers lieux ou avec l’affirmation d’une ville polycentrique. » La chose n’a rien d’utopique, assure Martin Citarella : « Lors des diverses actions de terrain du Cdos 93, vouées à établir des avis concernant des projets d’aménagement, un constat s’est imposé : auprès de toutes et tous, la conception d’un équipement sportif apparaît comme un sujet accessible et simple, contrairement, peut-être, à d’autres enjeux urbanistiques. »
     24 sites pour 2024 passe la vitesse supérieure    
Le week-end du 16 et 17 octobre a été le théâtre, à chaque fois durant toute une journée, de deux étapes qui signent l’ampleur croissante prise par ce dispositif.

Samedi 16, c’est la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) qui avait, pour la première fois, sollicitée le Cdos 93 afin d’accueillir 24 sites pour 2024, à Saint-Denis, devant le futur village olympique. Gage que les actions du Cdos 93 ont gagné en renommée et que la qualité du travail de terrain mené sans relâche par le Cdos porte ses fruits et en fait un acteur qui compte sur le territoire.
L’évènement était intégré aux Journées européennes du patrimoine. L’occasion, pour un public familial souvent venu de l’ensemble de l’Île-de-France, d’allier plaisir des yeux et du corps en visitant le Village avant de découvrir les activités physiques proposées et encadrées par des entraîneurs qui avaient été mobilisés par leur comité départemental respectif avec le concours des clubs. En l’occurrence, la boxe, le skateboard, l’escalade, la sarbacane et la boccia (un dérivé de la pétanque destiné, en particulier, aux athlètes en situation de handicap). Soit que des disciplines aux programmes olympique ou paralympique. Au total, environ 350 personnes avaient répondu présent. Un nombre non négligeable d’entre elles ont, de surcroît, exprimé le souhait d’aller plus loin et de se licencier, notamment pour ce qui est du noble art dont les sessions étaient supervisées par des coachs de Saint-Denis Union Sports.

Un panel délibérément hétéroclite

Bis repetita, le lendemain, dimanche, au Centre commercial Westfield de Rosny-sous-Bois, lequel est des plus fréquentés avec 20 000 personnes qui peuvent y déambuler certains jours. Là, c’est le Comité départemental de badminton qui, outre une animation de bad, avait fait appel au Cdos 93 pour programmer en complément d’autres sports. Il s’est agi du plus important déploiement de 24 sites pour 2024 depuis le lancement de cette opération puisqu’environ un millier de badauds se sont initiés à différentes pratiques, soit dans la galerie marchande intramuros, soit sur le parking adjacent. Boxe, parkour (une sorte de gymnastique urbaine) escalade, skateboard, basket, handball fauteuil et laser run (qui est la dernière épreuve du pentathlon moderne) étaient à l’affiche. Un panel délibérément hétéroclite qui a plus que plu.
 
     Tremblay-en-France mise sur 24 sites pour 2024    

La Ville n’a pas manqué l’occasion de s’impliquer dans cette opération mise en place par le Cdos 93 tant elle répond à ses besoins.

«
Notre politique consiste à nous engager dans la plupart des dispositifs majeurs mis en place dans le cadre des JO de Paris, à l’image de Terre de Jeux pour que nos installations soient labellisées centres de préparation des Jeux, sachant que sept d’entre elles l’ont déjà été par le Cojo, en particulier en ce qui concerne la boxe, l’athlétisme, le tennis de table paralympique, le tennis fauteuil et, très probablement, le handball », explique, en préambule, Michel Bodart, délégué municipal au sport professionnel et de haut niveau (JO 2024). Cependant, la démarche n’est pas que conjoncturelle, insiste-t-il : « Nous avons voulu nous investir dans la promotion des JO car cela nous aide, au travers du sport, à relancer des coopérations qui étaient déjà en place. Par exemple, la ville de Boyeros, à Cuba, avec laquelle nous avons noué une coopération sur le plan sportif, Boyeros étant le siège du centre de préparation olympique et paralympique cubain. Même quand les liens ont trait à d’autres secteurs, comme l'eau et l'assainissement avec Fatao, au Mali, ou l'éducation et la prévention des maladies avec Loropéni, au Burkina-Faso, le sport est un moyen de conforter ces rapprochements. »

« Promouvoir les JO et accompagner les populations »

Dans ces conditions, Tremblay-en-France est logiquement devenue partenaire et hôte de 24 sites pour 2024 dans la mesure où cette initiative «
vise à promouvoir les JO et à accompagner les populations en leur faisant découvrir des activités sportives (entre quatre et six à chaque fois, N.D.L.R.) dont elles sont souvent éloignées au quotidien. Le but est de dynamiser la pratique mais également de valoriser ce que met en œuvre Tremblay-en France en faveur de Jeux de 2024, renchérit Michel Bodart. Les relations sont, au demeurant, excellentes avec le Cdos et la collaboration extrêmement fluide. » Dernier exemple en date, la tenue d’une rencontre entre la France et Cuba, le 16 septembre, à Tremblay-en-France. Là, le Cdos a assuré une partie de la communication inhérente à l’évènement et l’a promu auprès des entités pugilistiques du 93.
A présent, Tremblay-en-France accueille 24 sites pour 2024 à raison, en moyenne, d’un week-end par mois et ce, au parc urbain de la Mairie situé dans le seul Quartier prioritaire de la politique de la Ville (QPV) que compte la Commune. Une stratégie de l’aller vers qui permet de s’adresser prioritairement à ses habitants. D’autant que les rapports avec le mouvement sportif sont des plus fructueux. Ce sont, en effet, des encadrants sollicités par les comités départementaux des disciplines concernées mais aussi ceux des clubs du Tremblay qui assurent les initiations dans le cadre de 24 sites pour 2024. A la clef, un spectre assez large qui va du volley-ball au football en passant par le taekwondo, les échecs, l’escalade etc. Certains découvrent là telle ou telle discipline et les entités au sein desquelles il est possible de s’y adonner de manière encadrée, en prenant une licence. Une partie des participants à 24 sites pour 2024 franchissent d’ailleurs le pas.

« Une façon d’inciter la population à profiter des espaces publics »

«
24 sites pour 2024 est une façon d’inciter la population, voire des associations à profiter des espaces publics en libre accès pour faire du sport dans une dimension non compétitive quand cela est compatible avec la topographie du lieu », suggère Michel Bodart. Enfin, l’objectif est de profiter de 24 sites pour 2024 pour que les administrés s’approprient à leur manière les Jeux de 2024. Dans cette optique, lorsque les délégations étrangères qui viendront sur place et utiliseront les infrastructures tremblaysiennes, il est prévu qu’elles aillent à la rencontre notamment des scolaires et des clubs locaux. Pour partager les valeurs de l’olympisme.
 
 
     Le basket au rebond    

La Seine-Saint-Denis est une terre où la discipline est plus jamais en vogue.

Hélas, le nombre de parquets est notoirement insuffisant. Ce qui bride les perspectives d’avenir. «
Nous espérons surfer sur les JO et que la dynamique que nous connaissons en termes de licenciés se maintiendra, explique Carole Barba, Présidente du Comité départemental de basket. En effet, cette saison, nous avons atteint un chiffre record avec 8 212 adhérents (dont 30 % de filles) dans nos 42 clubs. »
En revanche, ceux-ci - qui seront bientôt 43 avec l’entité qui est en passe de voir le jour au Raincy - ne seront, hélas, pas en capacité d’en accueillir beaucoup plus, faute de se voir dévolus davantage de créneaux horaires et même de gymnases. Idem en ce qui concerne les aires de jeu en libre accès. « Nous manquons de play-grounds même si un a été récemment inauguré à Neuilly-sur-Marne. Nous avons alerté les Mairies afin qu’elles se saisissent de cette situation mais elles n’ont pas de assez de terrains à bâtir, déplore Carole Barba. C’est dommage car notre département est un vivier extrêmement important. Le basket est, si je puis dire, très à la mode. La présence de nombreux Français en NBA n’y est pas pour rien. Elle fait briller les yeux des ados. » Résultat : une concurrence accrue des structures privées commerciales qui, comme sur le modèle du football, louent des aires de jeu à l’heure.

Axer le développement sur le 3x3


Le Comité départemental, qui perçoit des subventions du Conseil départemental et de l’Agence nationale du sport (ANS), veut axer le développement en particulier sur le 3x3. Pour cela, il entend solliciter les associations volontaires pour proposer des camps d’initiation dédiés à cette pratique durant les vacances scolaires. Il est aussi question de missionner des encadrants afin d’en faire autant dans les centre de loisirs lors du temps périscolaire. Les écoles, notamment le primaire, sont également dans le viseur du Comité, lequel fournit des dotations en équipements - financées par la Fédération - à celles qui en font la demande et qui sont parallèlement affiliées à l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep). Par ailleurs, en cas de besoin, le Comité met à disposition des officiels lors des principales compétitions de l’Usep.

Les évènements qui ont trouvé leur public


Pour le reste, on ne change pas une méthode qui gagne. D’où la reconduction de plusieurs évènements qui ont trouvé leur public. A commencer par les Tournois fluo qui se déroulent l’hiver, dans le noir, les participants étant vêtus de maillots fluo tout comme le sont le marquage du terrain, les panneaux et le ballon. Le dispositif Emmène ta copine, lui, met l’accent sur la féminisation en incitant les basketteuses à convier une ou des amies néophytes à découvrir les joies du dribble et du dunk lors de cette animation itinérante d’un après-midi qui leur est consacrée. Et, en ce qui concerne les personnes en situation de handicap, il est question de nouer un partenariat avec le comité départemental de la Fédération française handisport et, dans un autre registre, avec les pompiers de Paris afin d’organiser, en Seine-Saint-Denis, la Coupe de France militaire.
Quant aux relations avec le Cdos, elles sont placées sous le sceau d’une collaboration fluide, par exemple en s’impliquant dans la tenue de la Journée olympique ou de manifestations initiées par le Cdos.
 
Directeur de la publication : Philippe STURM - Rédaction : Alexandre Terrini -  Mise en page : Laetitia Lejeau - Octobre 2023
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