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À l’occasion du grand week-end de Pâques, me voici traversant la France entière pour quelques jours de bonheur au vert. Une escale en Normandie façon pèlerinage de printemps, pour renouer avec les paysages et les saveurs de la maison.
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Sur le sentier arboré qui longe la Rouvre, les premières fleurs du printemps s’épanouissent en colonie au bord de l’eau.
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C’est souvent sur le marché des Fossés Saint-Julien que débutent mes escales en terre familiale ; le vendredi matin sur les pavés de la place Saint-Sauveur, entre la célèbre Abbaye-aux-Hommes et la discrète rue Froide.
Sur ce marché que je connais bien, le fromage de vache au lait cru est légion et la crème servie à la louche. Pour la teurgoule – ce délicieux riz au lait aromatisé à la cannelle et longtemps cuit au four – j’ai mon stand préféré, celui de la ferme du Clos Mont d’Or. Bien qu’elle ne soit pas pas tout à fait aussi bonne que celle de Mamie-Jo, elle justifie honnêtement un aller-retour depuis Toulouse où ce dessert est inconnu au bataillon.
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La teurgoule est un riz au lait aromatisé à la cannelle qui a cuit longuement au four, dans une terrine en terre cuite.
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Question fromage, je suis fidèle à la ferme Martin, dont le Pont L'évêque est une merveille. La dernière fois, un habitué m’a confié que lorsqu'il habitait dans les îles, il se le faisait acheminer par des amis pour le congeler et en avoir toujours sous la main. Depuis, j’en glisse parfois un pavé dans mes bagages moi aussi, avant de reprendre la route du sud.
Je poursuis mon pèlerinage un peu plus loin vers les Jardins des Kami, le stand fleuri de Doriss & Raynald qui s’évertuent saison après saison à produire des variétés originales et savoureuses de légumes dans leur micro-ferme à côté de Saint-Pierre-en-Auge. Entre les bouquets de tulipes et de blettes, j’attrape une botte de petits navets blancs, future touche de fraîcheur entre deux bouchées de fromage.
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Les navets japonais des Jardins des Kami, une variété douce à la chair blanche, légèrement sucrée.
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Côté pile : Les Gorges de la Rouvre
Le week-end nous avait régalé d’un grand soleil, mais en ce mardi d’avril post agapes de Pâques, le ciel est gris. Sur la route qui serpente en Suisse Normande et nous conduit vers le départ de notre randonnée, on s’accroche aux notes de lumière des champs de colza en fleurs. Ça étonne toujours les gens lorsque je parle de Suisse Normande. Pourtant, ce territoire enchanteur qui s’étire sur les départements bas normands de l’Orne et du Calvados existe réellement ; et c’est dans ses vallons que nous aimons venir nous recueillir plusieurs fois par an.
Nous voici à St-Philbert-sur-Orne, sur le site classé de la Roche d’Oëtre qui surplombe de plus de cent mètres les Gorges de la Rouvre. Perchés sur cette étonnante montagne normande – vestige granitique du Massif armoricain – nous surplombons les bois et les paysages verdoyants de ce morceau de Normandie cher à notre cœur.
En contrebas des falaises, le sol est plus riche et l’air se rafraîchit. Nous suivons le sentier arboré qui longe la Rouvre en compagnie des premières fleurs du printemps. Narcisses, anémones des bois et primevères s’épanouissent en colonie au bord de l’eau, à côté de l’ail des ours qui aime les terrains humides lui aussi.
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L'ail des ours aime les terrains humides et pousse en colonie au bord de la Rouvre.
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Quelques boutons floraux dans les poches et une persistante odeur d’ail au bout des doigts, nous poursuivons notre promenade en évitant la gadoue et en écoutant les oiseaux chanter. Nous quittons la rivière pour arriver à Bréel, petit village aux jolies habitations en granite. Le chemin se poursuit dans le bocage pour revenir au prix d’une subtile ascension, en haut des falaises que nous avions quittées quelques heures plus tôt. La boucle est bouclée, le pique-nique peut commencer.
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Côté face : Cake à l’ail des ours, Pont L'Évêque et teurgoule
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Le ciel s’assombrit dangereusement. Déjà chanceux d’être passés entre les gouttes tout au long de notre balade, nous attaquons sans plus attendre notre sacro-saint festin normand.
Je sors de mon sac à dos l’imposant Pont-l’Évêque de 350g à la croûte blanchâtre, pièce maîtresse de notre pique-nique aujourd’hui. D’origine monastique, cet incontournable fromage du pays d’Auge a acquis sa forme carrée au XVIIème siècle afin de se différencier de son cousin le Livarot. Notre découpe n’est pas très conventionnelle puisque normalement, il est d’usage de partir du centre vers l’extérieur, en triangle, afin d’avoir une répartition égalitaire de croûte et de pâte pour chacune des personnes qui le dégustent. Trop tard ! Pas de pain cette fois-ci, alors j’improvise une nouvelle forme de tartine. Celle-ci se compose d’une tranche de cake nappée de pesto à l’ail des ours, surmontée d’un morceau de Pont l'Evêque puis d’un bouton floral d’ail des ours. C’est pas mal du tout.
La pluie est de retour, alors nous avalons dans la précipitation plusieurs cuillères de teurgoule bien crémeuse. Nous voilà trempés mais rassasiés, par ces saveurs qui nous avaient manquées.
Les producteurs du menu normand : Les Jardins des Kami, la Fromagerie Martin et la Ferme du Clos Mont D'Or.
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Recette du cake à l'ail des ours
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Ingrédients
50 g d'ail des ours 3 œufs 10 cl de lait 10 cl d'huile d’olive
180 g farine de blé 180 g farine de pois chiches 1 sachet de levure chimique 50 g de noisettes Sel et poivre
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Préparation
Préchauffer le four à 180°C.
Dans un saladier, battre les œufs avec l'huile d'olive et le lait.
Ajouter la farine et la levure, bien mélanger. Torréfier puis concasser grossierement les noisettes avant de les ajouter à la préparation avec l'ail des ours, lavé et haché.
Saler, poivrer et mélanger de façon à obtenir une pâte homogène.
Verser le tout dans un moule à cake beurré au préalable.
Faire cuire 50 minutes, et vérifier la cuisson avec la lame d'un couteau.
Laisser le cake refroidir avant de le démouler.
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Depuis le sîte de la Roche d’Oëtre, nous surplombons les bois et les vallons de la Suisse Normande.
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PILE / FACE est une série imaginée par Noémie Malaize. Un oeil sur le paysage et l'autre dans l'assiette, elle vous envoie ses cartes postales depuis les 4 coins de la france, au fil des saisons et de ses escapades gourmandes. À bientôt pour une nouvelle expédition !
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J'ai une surprise à vous dire ...
Je travaille sur un prochain numéro d'Îlots !
Depuis quelques semaines, me voici qui dessine les contours d'une future île.
Un hors-série, comme un nouveau coup de folie ! Pour le plaisir d'assembler des mots et des d’images qui mettent en appétit, engagent et rassemblent – donner vie à de nouvelles utopies gourmandes. Le papier ne mourra jamais, vous me suivez ?
Via cette petite lettre digitale, je vous emmènerai très bientôt dans les coulisses de ce prochain numéro. En attendant, pour nous soutenir et que vivent nos Îlots comestibles, vous pouvez bien sûr lire nos précédents magazines.
J'ai hâte de vous embarquer avec moi dans ce nouveau voyage ! À très vite.
Noémie Malaize, fondatrice du magazine.
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Des territoires comestibles qui régalent, engagent et rassemblent
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